S. m. (Théologie) esprit céleste ou ange du second ordre de la première hiérarchie. Voyez
ANGE et
HIERARCHIE.
Ce mot vient de l'hébreu cherub, dont le pluriel est cherubin ; mais on est partagé sur la véritable origine de ce mot hébreu et sur sa juste explication. Quelques-uns lui donnent pour racine un mot qui est chaldaïque, et qui en hébreu signifie labourer. Selon d'autres, cherub signifie fort et puissant : ainsi Ezéchiel dit du roi de Tyr : tu cherub unctus, vous êtes un roi puissant. D'autres veulent que chez les Egyptiens, cherub ait été une figure symbolique parée de plusieurs ailes, et toute couverte d'yeux, et l'emblême le plus naturel de la piété et de la religion ; rien, disent-ils, n'étant plus propre à signifier des esprits adorateurs, et à exprimer leur vigilance et la promptitude de leur ministère : ce qui a fait penser à Spencer théologien anglais, dans son livre de legibus Hebraeorum ritualibus, que Moyse pouvait bien avoir emprunté cette idée des Egyptiens. M. Pluche remarque que les Hébreux l'avaient seulement tirée de l'écriture ancienne qui avait cours partout, et que c'est pour cela que saint Paul appelle ces caractères symboliques communs à tous les peuples, elementa mundi. Histoire du Ciel, t. I. pag. 350. La plupart des Juifs et des auteurs chrétiens disent que chérubin signifie comme des enfants ; che en hébreu signifiant comme, et rub, un enfant, un jeune garçon. Aussi est-ce la figure que leur donnent les Peintres modernes qui les représentent par de jeunes têtes ailées, et quelquefois de couleur de feu, pour marquer l'amour divin dont les chérubins sont embrasés. Cependant dans plusieurs endroits de l'écriture, chérubin marque toutes sortes de figures. Quelques-uns enfin ont cru qu'il y avait dans ce mot une transposition de lettres, et qu'au lieu de charab, il fallait lire rachab, conduire un chariot ; ce qui est assez conforme aux idées que nous donne la Bible, de Dieu assis sur les chérubins comme sur un char.
Lire la suite...